Présentation de la profession de Psychomotricienne par Muriel MICHAUD.

La psychomotricité est une profession paramédicale dont les prémices remontent à 1947. Elle fait partie des auxiliaires médicaux depuis 1995. Les psychomotriciens interviennent sur indication médicale uniquement.

Ma profession étant encore peu connue, surtout dans le cadre du libéral, je profite de la gazette pour vous expliquer les principales indications thérapeutiques en psychomotricité ainsi que les champs d’intervention.

La psychomotricité est adaptée à tous les âges de la vie, du jeune enfant à la personne âgée. Elle s’adresse tant aux personnes présentant une pathologie développementales, neurologiques ou psychiatriques qu’aux personnes faisant face à un trouble psycho-social.

L’intervention en psychomotricité se fait uniquement sur prescription médicale malgré la non prise en charge du suivi par la sécurité sociale. Cependant, la plupart des complémentaires prennent en charge un forfait pouvant correspondre à quelques séances en particulier le bilan.

Le corps est l’objet essentiel de la réflexion théorico-clinique du psychomotricien. La psychomotricité est une profession paramédicale qui vise à rétablir ou maintenir un équilibre psychocorporel. Elle montre, met en avant et s’appuie sur les intrications entre les données affectives, cognitives et corporelles de l’être humain.

Un bilan psychomoteur préalable, sur prescription médicale je vous rappelle, va permettre au psychomotricien de mettre en place un projet thérapeutique personnalisé, s’appuyant sur les capacités présentes. L’accompagnement psychomoteur doit être attractif, revalorisant sur le plan narcissique et s’effectuer dans un cadre de confiance.

L’utilisation du corps permet l’élaboration d’un espace psychique dans lequel prendront place les représentations mentales de l’être humain. Le corps est ainsi l’interface entre le monde imaginaire intrapsychique et la réalité. A partir de quelques schèmes moteurs élémentaires innés, l’expérience prend une place considérable.

La psychomotricité est une thérapeutique basée sur la médiation corporelle qui propose une mise en situation du patient dans sa globalité pour favoriser l’adaptation de la personne à son environnement social, l’amélioration du comportement général et aider à la construction de la personnalité. Technique, qui par l’intermédiaire du corps et du mouvement, s’adresse à l’être dans sa globalité corporelle. Elle ne vise pas la réadaptation fonctionnelle d’une articulation et encore moins le renforcement du muscle, mais la fluidité du corps.

Toute prise en charge psychomotrice est mise en place après la réalisation d’un bilan. Les résultats du bilan permettent d’orienter l’accompagnement afin que celui-ci soit le plus adapté possible. Le choix du médiateur dépend essentiellement des possibilités psychomotrices de la personne mais également des goûts de celle-ci. Le psychomotricien s’adapte à l’individu, il n’y a aucune contre-indication connue à la psychomotricité.

Le psychomotricien en libéral peut décliner sa pratique selon trois axes :

L’éducation psychomotrice (la prévention) vise à multiplier les expériences sensorielles et motrices, à les organiser et à leur donner un sens.

Quelques exemples (non exhaustifs) :

  • Prévention des chutes (travail du ressenti postural, apprentissage du relevé du sol…).
  • Eveil psychomoteur (sollicitation des transferts, et des différents modes de déplacements).
  • Dépistage des éventuels retards psychomoteurs.
  • Atelier d’éveil sensoriel.

La rééducation psychomotrice applique à une action symptomatique des techniques précises visant à modifier les interactions entre la personne et son environnement.

Quelques exemples (non exhaustifs) :

  • Accompagnement de l’hémiplégie (réappropriation du corps et de sa motricité adaptée…)
  • Intégration de l’image du corps altérée à la suite d’un incident ou accident
  • Difficultés praxiques, gnosiques et mnésiques dans le cadre d’un trouble neurologique
  • Rééducation des troubles de l’équilibre
  • Troubles de la modulation et du traitement sensoriel
  • Troubles des apprentissages

La thérapie psychomotrice propose la mise en situation de la personne dans sa globalité afin de favoriser l’adaptation à son environnement social, d’améliorer son comportement général, d’aider à la construction de sa personnalité et de stimuler ses capacités.

Quelques exemples (liste non exhaustive) :

  • Diminution de l’anxiété
  • Gestion du stress
  • Intégration des sensations et perceptions pour une meilleure intégration des notions corporelles telles que l’axe, l’enveloppe, les hémicorps…
  • Favoriser l’utilisation des capacités des personnes dépendantes
  • Accompagnement des personnes en fin de vie, diminution de la douleur (toucher thérapeutique / massage, mobilisations passives, stimulations sensorielles…)

Les indications d’intervention du psychomotricien les plus courantes sont (non exhaustives) :

  • L’éducation précoce et les stimulations psychomotrices du jeune enfant,
  • Le retard du développement psychomoteur 
  • Les troubles de la maturation et de la régulation tonique
  • Les troubles du schéma corporel (sensibilité exacerbée, perceptions particulières, difficultés dans la mentalisation et la représentation, défaut de limite corporelle, d’enveloppe, d’intégration de l’axe corporel…)
  • Les troubles de la latéralité
  • Les troubles de l’organisation spatio-temporelle
  • Les dysharmonies psychomotrices
  • Les troubles tonico-émotionnels
  • Les maladresses motrices et gestuelles, dyspraxies, trouble de la coordination
  • L’inhibition psychomotrice
  • L’instabilité psychomotrice
  • Les troubles de la graphomotricité à l’exclusion de la rééducation du langage écrit
  • Les troubles anxieux et dépressifs
  • Les troubles des fonctions exécutives
  • Les troubles des apprentissages (dysgraphie, dyspraxie, dyslexie, dyscalculie, dysorthographie)
  • Les troubles neuro-développementaux (TDAH, TSA…)
  • Les troubles du comportement
  • Les pathologies neurodégénératives
  • Les troubles sensori-moteurs

Les moyens utilisés au cours des séances sont notamment :

  • La création d’une relation de confiance
  • Une prise en compte globale du corps
  • Différents médiateurs en lien avec les centres d’intérêts du sujet et les objectifs du projet (jeux, détente, mobilisations, stimulation sensorielle)
  • Mise en place et garanti d’un cadre contenant et rassurant

Revalorisation narcissique